Nanterre: 3 mois ferme requis contre Sami Naceri, jugement le 14 décembre
Six mois de prison, dont trois avec sursis, une mise à l'épreuve de deux ans, une obligation de soins et 4.000 euros d'amende ont été requis jeudi contre l'acteur Samy Naceri, poursuivi devant le tribunal de Nanterre pour des outrages et injures racistes envers des policiers.
Le jugement a été mis en délibéré au jeudi 14 décembre à 13H30.
Dans la soirée du 31 mars 2006, l'acteur, âgé de 44 ans, avait été interpellé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) alors qu'il avait, selon ses dires, ingéré "une boîte de Lexomil et 15 whiskies". Il avait alors accueilli les policiers par un langage fleuri, et traité l'un d'eux de "sale nègre".
"Je reconnais les faits. Je voulais mourir. (...) J'ai honte de moi par rapport aux propos racistes, ce n'est pas moi, pas mon éducation", a-t-il déclaré jeudi devant le tribunal.
"Mes excuses les plus plates pour les injures, racistes ou autres", a-t-il ajouté à l'intention des policiers, parties civiles, à qui il a serré la main après l'audience.
Le procureur Virginie Tilmont a fustigé des "propos honteux de la part d'une célébrité", estimant que "cela ne suffit pas de présenter des excuses, surtout quand on a déjà été condamné à sept reprises".
Le soir des faits, a admis Mme Tilmont, "M. Naceri pète les plombs: apparemment, une discussion très animée a lieu dans l'appartement de son ex-compagne à propos de ses envies suicidaires".
La Croix-Rouge est appelée, mais "ça se passe très mal", poursuit Mme Tilmont. Appelée en renfort, la police le place en cellule de dégrisement. "Il va insulter tous les policiers présents. (...) La nuit passe, elle est houleuse", rappelle le procureur.
"Je me retrouve en cellule de dégrisement, en caleçon, je me tape la tête contre les murs, je m'ouvre le crâne, personne ne vient pendant une heure", a renchéri l'acteur.
Au petit matin, il traite un policier noir de "sale nègre".
"Ces insultes, vous les avez proférées à froid", souligne la présidente Ghislaine Polge. "J'étais encore sous cachets, ça ne s'en va pas en 24 heures", répond M. Naceri, assurant être aujourd'hui "clean": "j'ai des tests ici qui montrent que je suis négatif au cannabis, à la cocaïne, à l'héroïne et à l'alcool".
L'acteur a expliqué avoir compris "en mai" qu'il suivait "le mauvais chemin", notamment grâce à sa mère mourante et à son fils.
Quant aux injures racistes, a relevé son avocate Me Françoise Cotta, "quand il traite le policier de +sale nègre+, il le traite aussi de lepéniste. (...) Ca veut dire qu'il dit tout et son contraire, qu'il dit n'importe quoi".
Récemment tête d'affiche du film "Indigènes", M. Naceri "est parfaitement conscient d'avoir touché le fond ce jour-là. (...) Ce qui compte, c'est que ça ne correspond pas à ce qu'il est devenu aujourd'hui", a ajouté Me Cotta.
Samy Naceri a déjà eu plusieurs démêlés avec la justice. Condamné pour des faits de violences, d'outrages, de conduite en état alcoolique et d'excès de vitesse, interpellé en possession de cocaïne, il comparaîtra à nouveau le 18 décembre en correctionnelle à Paris pour avoir frappé un jeune homme dans un restaurant parisien.