ROME (AP) - La présence d'un député travesti, Vladimir Luxuria, continue de poser problème au Parlement italien. Sujet de caricatures et plaisanteries en tous genres, l'élu(e) communiste est à présent accusé(e) de "violence sexuelle" par une porte-parole du parti de centre-droit de Silvio Berlusconi qui l'a croisée dans les toilettes des femmes.
"J'ai été traumatisée. C'est une violence, une violence sexuelle", a déclaré Elisabetta Gardini, ancienne actrice aujourd'hui au service de Forza Italia, après l'incident de vendredi. A quoi Vladimir Luxuria, citée par le "Corriere della Sera", répond avec hauteur qu'"on naît femme, mais qu'on devient une dame".
Vladimir Luxuria, élue sous son nom de Vladimiro Guadagno, est habillée en femme mais n'a pas changé de sexe. Candidate de Refondation communiste, elle a été élue au moment de la victoire de la coalition de centre-gauche à la Chambre des députés en avril.
"N'ouvrons pas de débat sur l'endroit où va Luxuria (aux toilettes). Ce n'est pas important", a temporisé Giorgia Meloni, présidente adjointe de la chambre basse et membre du parti de droite de l'Alliance nationale. "Le Parlement a déjà l'air d'un cirque Barnum, il a été ridiculisé", a-t-elle souligné.
Une émission satirique de télévision a en effet testé 50 députés à leur insu et affirmé que 16 avait pris de la drogue, et elle a exposé au grand jour l'ignorance d'élus interrogés sur des dossiers d'actualité.
Le président de la Chambre, Fausto Bertinotti, également l'un des dirigeants de RC, a pour sa part appelé à la tolérance. Certains députés ont exprimé leur solidarité avec Vladimir Luxuria, estimant que sa dignité était attaquée et que Elisabetta Gardini avait émis des commentaires "homophobes". D'autres ont jugé que la question des toilettes méritait d'être posée, ou que Luxuria pourrait disposer de W.C. réservés.