PARIS (AFP) - Le bilan 2006 confirme la tendance au réchauffement de la planète, a affirmé dimanche Michel Jarraud, secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).Interrogé sur France Inter, M. Jarraud a indiqué que 2006 était "pour la planète, la 6ème année la plus chaude, la 4ème pour l'hémisphère nord et la deuxième pour la France", selon les données recensées auprès des 187 météorologies nationales adhérentes de cette organisation des Nations unies.
L'expert a précisé que l'on avait vu "des températures anormalement douces en début et en fin d'année", citant en janvier et avril des températures de plus de douze degrés au dessus des moyennes saisonnières au nord de la Norvège ainsi que des "chaleurs extrêmes", avec notamment à Sydney (Australie) une température de presque 45 degrés le 1er janvier 2006.
L'OMM note également "toute une série d'événements extrêmes", comme des sècheresses très importantes dans la corne de l'Afrique suivies d'"inondations dévastatrices" dans les mêmes régions ou dans des régions "plus inattendues comme le Sahara ou le Niger", a-t-il dit.
Concernant l'Arctique, l'OMM a calculé une "déperdition annuelle d'à peu près 60.000 km2, soit la Belgique plus les Pays-Bas", a ajouté M. Jarraud selon qui l'année 2006 a été une "année presque record, juste après 2005, pour la faible étendue de la banquise en Arctique".
L'élévation du niveau des mers est estimée d'ici 2100 "de 10 à 90 cm, soit en moyenne autour de 50 cm", a indiqué M. Jarraud, ce qui est "considérable et catastrophique" pour des îles de l'océan Indien ou Pacifique ou des villes en bord de mer.
Evoquant 2007, M. Jarraud a indiqué que le phénomène El Nino dans le Pacifique contribuerait "à des températures plus élevées en 2007", notant par ailleurs que le réchauffement global est "provoqué en grande partie par des émission de gaz à effet de serre d'origine humaine (...) qui continuent à augmenter".