Le feuilleton d'espionnage "24 Heures Chrono" a dominé dimanche à Los Angeles la cérémonie des 58e Emmy Awards, les "oscars" de la télévision américaine.
Côté comédie, l'Emmy est allé à "The Office", version américaine de la série britannique.
Après cinq ans d'existence, "24 Heures Chrono", nominé dans 12 catégories, a entre autres remporté l'Emmy de la meilleure série dramatique, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur pour Kiefer Sutherland.
L'acteur, qui incarne Jack Bauer, le héros agent secret, a relevé que cette expérience avait été "totalement remarquable". "Nous pouvons enfin le faire, ce dîner!", a-t-il lancé à son père Donald, présent dans la salle, tout sourire.
Sutherland senior était également nominé mais a été moins chanceux, tout comme les Sheen père et fils, Martin et Charlie, nominés respectivement pour "A la Maison Blanche" et "Two and a half men".
Le prix de l'interprétation féminine dans une série dramatique est allé à Mariska Hargitay, actrice de l'inépuisable "New York District".
Celui de la meilleure actrice de comédie a été attribué à Julia Louis-Dreyfus, ex-pilier de la série culte Seinfeld, aujourd'hui incarnation d'une mère divorcée dans "The New adventures of old Christine", tandis que Tony Shalhoub a été distingué pour la 3e année comme acteur de comédie pour la série "Monk". "Ce doit être une terrible erreur", a-t-il commenté.
Cette année, certaines séries parmi les plus populaires, comme "Desperate Housewives", n'étaient pas sélectionnées. D'autres étaient nominées mais n'ont pas eu le succès escompté, comme la série hospitalière "Grey's Anatomy".
Deux oeuvres britanniques coproduites par la chaîne câblée américaine HBO, ont en revanche glané une bonne part des prix. Le feuilleton historique "Elizabeth I" a eu celui de la mini-série, de l'actrice de téléfilm (Helen Mirren), de l'acteur de second rôle dans un film de télévision (Jeremy Irons). "The girl in the café" a eu le prix du téléfilm.
Côté reality show, "The Amazing Race", une course autour du monde, a été primé pour la 4e année consécutive.
Autre habituée, Blythe Danner a reçu pour la 2e année l'Emmy de la meilleure actrice de second rôle de série dramatique, pour "Huff".
La mère de Gwyneth Paltrow a remercié la chaîne Showtime, productrice, même si la série ne sera pas prolongée. L'actrice, qui l'an dernier avait suggéré un retrait américain d'Irak, s'est cette fois gardée de commentaire politique.
La soirée elle-même a été assez neutre en la matière. Seuls les acteurs des "Sopranos", Edie Falco et James Gandolfini, ont appelé à "penser à nos hommes, en Irak et en Afghanistan".
La satire politique était en revanche présente dans le palmarès, avec la distinction, une nouvelle fois, du "Daily Show", le mordant faux journal de Jon Stewart, sacré meilleur show dans la catégorie variétés/comédie.
L'ex-comparse de Stewart, Steven Colbert, avec son émission humoristique "The Colbert Report" impitoyable pour le gouvernement Bush, était pour la première fois nominé, mais n'a pas eu de prix. "J'ai perdu contre Barry Manilow ! J'ai perdu contre 'Copacabana'" !", a-t-il gémi, devant la victoire du crooner dans la catégorie "performance individuelle dans un show".
La soirée enfin a été l'occasion d'un hommage au prolifique producteur de télévision Aaron Spelling, décédé en juin, avec ses trois "drôles de dames", Jaclyn Smith, Farrah Fawcett et Kate Jackson, arborant encore 30 ans après les mêmes coiffures. Sous les yeux de la veuve du producteur en larmes et de sa fille l'actrice Tori Spelling, Joan Collins et Heather Locklear, héroïnes de "Dynasty", sont aussi venues évoquer leur "ami et patron", "magnat étonnamment gentil".