Une semaine après le drame de la Porte de Saint-Cloud, les hooligans du Feyenoord ont ruiné la fête à Picot. Nancy est qualifié, mais c’est la dernière chose que l’on retiendra de cette soirée bien triste.
Pour le pacifisme, on repassera. Après le climat pourri qui règne dans le foot depuis les incidents dramatiques de jeudi dernier à Paris, on aurait pu penser passer au moins une bonne soirée à l’occasion de ce Nancy-Feyenoord. Erreur. Comme s’ils souhaitaient que l’on ne parle pas uniquement de ceux du PSG, les supporters néerlandais, que l’on serait bien tenté d’appeler hooligans, en ont décidé autrement. Après s’être chargés à la bière durant toute l’après-midi pour mieux casser tout ce qui se présentaient à eux dans le centre-ville de Nancy, les 400 à 500 individus présents un peu plus tard à Picot (ils étaient 3 000 Néerlandais en tout) ont décidé de « se joindre » aux supporters (des vrais ceux-là de Nancy). Et ce dès le début du match. Présent dans la tribune envahie par les hooligans, Maurice Monchablon a dû regagner son domicile plus vite que prévu. Le plexiglas séparant les barbares des vrais amoureux du ballon rond avait alors rendu l’âme depuis de longues minutes.
« J'ai dû quitter prématurément la tribune Philippe Schuth où je me trouvais, explique écoeuré ce fidèle internaute de Football365. Car, vous le l'ignorez pas, celle-ci a été envahie juste après le premier but par les supporters néerlandais. Tous les supporters nancéiens occupant cette tribune ont dû quitter les lieux pour ne pas se faire lyncher, mis en situation de panique en raison de la vitre de séparation brisée. Complètement démotivé et écoeuré, j'ai préféré rentrer moi aussi chez moi plutôt que risquer revenir dans le stade où les choses tournaient mal. » Bien en aura pris à cet habitant de Pulnoy. En décidant d’assister à la suite de cette partie à sens unique depuis son canapé, confortablement installé mais pas forcément remis de cette émotion, M.Monchablon se sera évité de vivre en live la suite des incidents. L’intervention des forces de l’ordre pour « boucher » le trou fait par les Hollandais n’a en effet pas suffi à calmer ces derniers, visiblement venus à Nancy pour tout sauf supporter le Feyenoord.
L’ASNL avait à peine inscrit par Zerka son troisième but du match que les « supporters » du club néerlandais décidèrent d’arracher les sièges de leur tribune pour mieux arroser les pauvres stadiers. C’en était trop pour les CRS qui chargeaient ces hooligans n’ayant même pas pensé à amener avec eux un drapeau à l’effigie du club, histoire au moins de faire illusion. Pour tenter de ramener le calme, les représentants de la Compagnie républicaine de sécurité étaient contraints de faire utilisation de gaz lacrymogènes. Les conséquences, logiques, ne se faisaient pas attendre : les uns après les autres les joueurs n’arrivaient plus à respirer et l’arbitre, les yeux extrêmement rougis lui aussi, devait interrompre la rencontre. Après une longue hésitation, le corps arbitral redonnait le coup d’envoi une vingtaine de minutes plus tard. Dans un stade à huis clos (seuls les trois milliers de Néerlandais ayant fait le déplacement étaient toujours présents), Nancy gardait son avantage intact et s’imposait 3-0. Mais même qualifiés, les Nancéiens n’avaient visiblement pas cœur à faire la fête. Dans les vestiaires, Biancalani, inquiet, lâchait même un réaliste : « S’ils les lâchent en ville, ils vont tout casser. » « Il est inadmissible qu'aucune force de police n'ait été présente à l'intérieur du stade pour éviter ces débordements » regrette Maurice Mochablon dans son mail adressé à chaud à notre rédaction. C’est malheureusement le football tout entier qui semble inadmissible depuis une semaine…