NICOSIE (AFP) - Deux femmes ont été arrêtées à Chypre pour sorcellerie et fraudes, après avoir escroqué des victimes crédules, leur faisant croire qu'elles étaient malades et victimes d'un maléfice.Dans une première affaire, une Chypriote-grecque a été arrêtée après avoir soutiré 496.000 livres chypriotes (un million de dollars) à une employée de banque entre mai 2005 et juillet 2006, lui faisant croire qu'elle était victime d'un maléfice et souffrait d'un cancer, a indiqué le quotidien Cyprus Mail.
"Mon Dieu, comment se fait-il que vous êtes toujours en vie?", aurait demandé Vera Giorgiou (39 ans) à sa victime, dont l'identité n'a pas été révélée, en tirant des cartes de Tarot représentant des diables et des démons.
Elle lui aurait "dit qu'une femme étrangère avait jeté un sort à l'un des ses proches et que le maléfice s'était étendu à elle et ses deux enfants", a déclaré au journal l'enquêteur de la police Iraklis Pitsillis. "La suspecte a par la suite (...) dit à la femme qu'elle allait mourir d'un cancer".
Elle lui aurait promis un remède de sa propre élaboration que la victime devait acheter ainsi que des produits qui devaient être importés pour sa fabrication, et peut-être un second "sorcier". Elle aurait également demandé à sa victime de ne "jamais parler à personne de ces instructions" avant de commencer à la menacer, lui disant qu'elle et ses enfants "risquaient la mort si elle arrêtait le traitement, les potions diverses et les rituels préparés à son intention".
Mme Georgiou a été arrêtée le 25 septembre. Elle aurait également soutiré 18.000 livres chypriotes (39.500 dollars) à deux hommes, selon des informations révélées plus tard.
Dans une seconde affaire, une Chypriote-turque aurait offert de dire la bonne aventure à un homme de 35 ans pour 20 livres chypriotes (44 dollars), avant de lui annoncer qu'on lui avait jeté un sort et qu'il n'avait plus que 22 jours à vivre.
Hariye Rezvanoglou, 68 ans, a proposé alors de lever le maléfice pour 500 livres chypriotes (1.100 dollars), somme que l'homme a payée le lendemain.
Mme Rezvanoglou a été arrêtée le 27 septembre. Elle a été libérée contre une caution de 5.000 livres chypriotes jeudi et doit être jugée à partir du 27 novembre.