MONTPELLIER (AFP) - Douze élus du personnel - 9 hommes, 3 femmes - membres de l'intersyndicale de l'usine des Textiles Well du Vigan (Gard) où 300 emplois sont menacés en raison d'une décision de délocalisation, posent en collants et nuisettes sur un calendrier vendu pour financer un déplacement à Paris."Faire la quête, ce n'est pas dans nos moeurs, on voulait plutôt vendre quelque chose. Dans nos rangs, il y a des amateurs de rugby qui ont eu l'idée de faire un calendrier, comme celui du Stade français. On a fait +les dieux du stade+ mais avec les produits de la marque Well", a expliqué lundi à l'AFP Stéphane Charlin (CFTC), secrétaire du CCE, qui pose, sur la page du mois de mars, en porte-jarretelles.
"On a sorti les calendriers avant Noël au prix de 5 euros chacun et on en a déjà vendu 2.500, on est en rupture", souligne Gilbert Lleida, délégué FO, en bas et nuisette sur la page de décembre.
3.000 exemplaires de ce calendrier ont été retirés: un millier va parvenir aux syndicats de Natexis Industries (l'actionnaire principal de Well) et un autre aux fédérations syndicales du textile, secteur qui a perdu, selon M. Charlin, "70.000 emplois de 1995 à 2006".
Les élus CFTC, CGT, CFDT et FO de Well ont besoin de 17.000 euros pour le transport en train d'une centaine de salariés de Well qui participeront à un pique-nique le 24 janvier devant l'Assemblée nationale à Paris.
Ce jour-là, des salariés des entreprises Arena, Dim, Aubade, Eminence et Jalatte (chaussures de sécurité), touchées par des suppressions d'emploi ou des restructurations, seront aux côtés de ceux de Well pour exiger "une aide supplémentaire pour la reconversion et la formation des salariés", a indiqué Stéphane Charlin.
Sur la page de janvier 2008 du calendrier, figure un ouvrier de Well, d'origine cambodgienne, pour symboliser "la délocalisation en Asie de l'usine" prévue à cette date.
Selon la CFTC, "la direction a trouvé 4 ou 5 fournisseurs potentiels en Chine" pour fabriquer les produits Well.