Halte aux régimes ! Cela ne sert à rien : au départ, nous maigrissons, puis, dans 95% des cas, nous revenons à notre poids initial... et nous gagnons un surplus au passage. C'est bête de chercher à être mince pour finir carrément rondelette, non ? Jean-Philippe Zermati, nutritionniste, nous aide à y voir clair !
Les restrictions créent des "troubles"
Le processus du "yo-yo" lié aux régimes est bien connu : nous adoptons un comportement de restriction et de contrôle qui, à la longue, devient ingérable.
"Quand certains aliments sont bannis, on fabrique du manque, explique le nutritionniste Jean-Philippe Zermati (1). Le goût de la transgression arrive et on se lâche sur les frites. Comme ce sont les "dernières", il faut en profiter, et on en mange beaucoup plus !"... Et notre attitude alimentaire se dérègle : "Plus on cherche à manger équilibré, plus les troubles augmentent", prévient-il. La solution ? Manger quand son corps nous l'indique et accepter son poids génétique.
Entendre sa faim, la vraie
L'essentiel est donc d'arriver à manger... uniquement lorsque l'on a faim ! Un précepte moins évident qu'il n'y paraît. "Nous n'avons pas toujours faim, explique Jean-Philippe Zermati. Il y a une envie de manger. C'est dans cette confusion que réside le problème". D'emblée, nous ne savons donc pas entendre notre véritable appétit. Fatigue, anxiété, frustration et petit creux... tout cela se mêle et nous avalons souvent plus que le corps ne réclame. Résultats : aux premières rondeurs, on attaque le régime. Trois repas par jour, beaucoup d'eau, un poisson bouilli, des petits légumes verts... STOP ! "Manger équilibré est un concept médical, lance le nutritionniste. Ce n'est pas "normal" car se nourrir normalement, c'est en fonction des besoins de chacun. C'est très individuel. Le corps ne dicte pas de menus !" Selon le médecin, c'est donc en adoptant un comportement régulé, comme les tout-petits, que nous pourrions maintenir notre poids génétique. La plupart d'entre nous maigriraient, certaines, peut-être, grossiraient...
Effectuer un petit travail psychologique
Nous arrivons donc au deuxième "os" : accepter son poids génétique. Qui ne correspond peut-être pas à notre idéal, dicté par les canons de la mode. Seule issue : apprendre à s'aimer telle que l'on est, même (et surtout !) si on ne fait pas un 36. Cela passe bien sûr par une introspection (au besoin avec un psy) : il s'agit d'identifier les relations que l'on entretient avec la nourriture, l'image que l'on a de son corps - pourquoi on se trouve grosse alors qu'on ne l'est pas, pourquoi il nous est insupportable d'accuser 3 kilos en trop que personne ne remarquera... C'est vrai que c'est plus long qu'une semaine de soupe de poireaux, mais c'est plus efficace !